13 mai 2024

Erwan Dureau : « La CAO électronique est un métier exigeant mais passionnant »

Rencontre et interview avec le nouveau responsable du bureau d’études de CAO CONCEPT. Saumurois d’origine, cet ingénieur de 32 ans a rejoint l’entreprise en septembre 2023 après deux premières expériences professionnelles au sein d’une start-up puis d’un grand groupe. Retour sur son cursus et son parcours, ses motivations à intégrer l’équipe puis à monter en responsabilités, son regard sur les points forts de CAO CONCEPT et les enjeux en matière de recrutement.

Portrait de face d'Erwan Dureau responsable du bureau d'études de CAO électronique

Quel a été votre parcours de formation ?

Erwan Dureau : « Je suis natif de la région de Saumur, dans le Maine-et-Loire, un territoire auquel je suis très attaché. Après le secondaire, j’ai obtenu un DUT de mesures physiques à l’IUT de Saint-Nazaire. J’ai enchaîné avec une licence à l’Université d’Angers (Physique et applications, technologie et technicien du génie électrique, de l’électronique et des communications) puis un Master 1 que j’ai obtenu auprès de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée (Electronique, télécommunication et géomatique).

J’ai enchaîné pour finir deux années à l’ESIEE Paris avec, au terme du parcours, le diplôme d’ingénieur Systèmes embarqués. Nous étions alors en 2016… »

Vous avez basculé sans tarder dans l’univers des start-up…

Erwan Dureau : « En effet, dès juillet 2016 j’ai rejoint Giroptic en tant qu’ingénieur systèmes embarqués. J’y avais effectué mon stage de 5e année d’ingénieur de janvier à juin. J’ai pu continuer à m’y former sur toute la chaîne de valeur de l’électronique, en travaillant notamment sur un projet de création de scène 3D immersive.

L’environnement start-up m’a permis d’avoir une vision large entre l’état de l’art des technologies de géolocalisation et la conception d’un algorithme spécifique (technologie UWB), la création et la mise en production de cartes de démonstration (Altium Designer). J’ai également approché la dimension marketing et j’ai participé à des salons. »

L’aventure Giroptic se terminant, vous changez de taille d’entreprise…

Erwan Dureau : « En mars 2018, j’intègre Safran en Normandie au sein d’un bureau d’études de huit personnes. Je vais y rester plus de 5 ans, jusqu’à mon arrivée au sein de CAO CONCEPT en septembre 2023. Je mets alors vraiment les mains « dans le cambouis » des PCB.

J’ai routé une soixantaine de cartes électroniques entre cartes numériques (PCIe, USB3, HDMI, SATA, Ethernet, DDR4), cartes radio-fréquence (Transposeur, Amplificateur SSPA) avec bandes de fréquence L à Ka, antenne (passive et active, bandes S à Ka).

J’assurais aussi une interface technique électronique privilégié avec les sous-traitants (EMS, bureaux d’études externes, PCB) ainsi qu’avec les équipes internes (projet, supply chain, bureau d’études mécanique, atelier de production). »

CAO CONCEPT est une  entreprise experte en CAO électronique

Pourquoi avoir postulé chez CAO CONCEPT ?

Erwan Dureau : « Pour deux raisons principales : la première est familiale, je souhaitais me rapprocher de Saumur. La seconde est professionnelle. J’avais envie de retrouver une entreprise à taille humaine, tout en restant dans le secteur de l’électronique.

CAO CONCEPT remplissait les deux conditions avec un poste d’ingénieur en CAO électronique à pourvoir. Il comprenait une composante amélioration continue me motivant également. A la fin de ma période d’essai, l’opportunité de devenir responsable du bureau d’études de CAO CONCEPT s’est présentée. Je n’avais pas forcément anticipé une telle et si rapide évolution de carrière. Mais, à 32 ans, me voilà en fonction depuis le 1er mars 2024. »

Copie d'écran montrant le routage d'une carte électronique dans le secteur de l'énergie

Quelles sont vos missions principales en tant que nouveau responsable du bureau d’études de CAO CONCEPT ?

Erwan Dureau : « Elles embrassent plusieurs dimensions. Tout d’abord, l’animation et le management du bureau d’études avec une équipe de huit techniciens en CAO électronique. Ensuite, l’interface avec les chargés d’affaires pour assurer le lien entre les parties commerciales et techniques. Enfin, la relation avec le dirigeant de CAO CONCEPT et de sa maison-mère WAE Group, Frédéric Fabre, notamment dans ma capacité à lui remonter des sujets stratégiques de façon hiérarchisée pour être en mesure de les prioriser. »

Avec un premier recul, quels sont selon vous les principaux points forts de CAO CONCEPT ?

Erwan Dureau : « L’entreprise a été créée voici 37 ans : l’équipe est experte, elle connaît parfaitement le tissu industriel. Elle est reconnue par celui-ci.. Elle maîtrise l’ensemble des outils logiciels du marché (Cadence, Siemens EDA, Altium, Zuken CR 5000 et CR 8000).

Elle travaille sur des projets selon des secteurs d’activité diversifiés et de pointe comme le spatial ou l’aéro. Elle adresse aussi bien des TPE/PME industrielles où il faut être compétitifs en termes de prix et très réactifs, que des grands groupes. Elle joue la carte de la transparence puisqu’elle transfère 100% de la propriété intellectuelle à ses clients.

Sur un plan personnel, j’apprécie la qualité de vie au travail et l’aspect amélioration continue, c’est à dire la capacité à trouver des solutions aux irritants du quotidien en mode « essai, succès, erreur ». Je peux aussi toucher à une grande diversité de cartes électroniques, ce qui n’était pas le cas dans mon entreprise précédente.

Comme CAO CONCEPT est l’une des quatre composantes de WAE Group, j’ajoute la capacité à évoluer et progresser à l’intérieur du Groupe. Cette option avait été évoquée lors de mes entretiens de recrutement : elle permet de se projeter à 10/15 ans. »

En CAO électronique, un routeur doit être créatif et exigeant !

Justement, CAO CONCEPT recrute régulièrement des techniciennes et techniciens en CAO électronique, quel est l’état des lieux ?

Erwan Dureau : « Il n’existe aujourd’hui aucune réelle formation qui prépare au métier de routeur et à la CAO électronique. L’une des solutions est d’avoir des profils passionnés avec une base de compétences en électronique puis les former en interne. On atteint de l’autonomie à partir de deux ans d’expérience.

Il y a là un vrai enjeu car un cycle va s’achever fin d’ici 5 à 10 ans avec une génération qui prendra progressivement sa retraite. Si nous ne formons pas des jeunes, nous encourons un risque de perte de souveraineté sur le champ de la CAO électronique, placement et routage. »

Copie d'écran montrant le routage d'une carte électronique

Dans le même temps, les attentes et aspirations des plus jeunes évoluent ?

Erwan Dureau : « En effet, les jeunes sont de plus en volatiles avec une situation en France qui tend aussi vers le plein emploi. Les questions sont multiples : comment les attirer vers le métier, comment monter une filière dédiée en partenariat avec les écoles, comment proposer plus qu’un travail… comme un cadre de vie général ?

Il faut cependant être réaliste : le métier est exigeant car nous sommes au service du client qui attend un résultat. Mais il est également passionnant au sens du défi représenté ! Parfois, nous pouvons être bloqués par la technologie et nous devons quand même trouver une solution viable en acceptant les contraintes. Nous devons être à la fois créatif et rigoureux ! »